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Le variogramme se calcule à partir des données observées grâce à la formule suivante :

γ(h)=12N(h)i=1N(h)[Z(xi+h)Z(xi)]2\gamma(h) = \frac{1}{2 N(h)} \sum_{i=1}^{N(h)} [Z(x_i + h) - Z(x_i)]^2

où :

Cette formule est la version discrète de la définition théorique du variogramme présentée précédemment. Pour estimer le variogramme, il est donc essentiel d’identifier toutes les paires de points dont la distance correspond (ou est proche) à hh.

Le variogramme ainsi calculé est appelé variogramme expérimental.

Variogramme expérimental directionnel

Pour un champ donné, rien n’assure que la continuité soit identique dans toutes les directions. Par exemple, il se pourrait que des teneurs montrent une meilleure continuité parallèlement à la stratigraphie que perpendiculairement à celle-ci. De même, pour la contamination par des hydrocarbures, on pourrait observer une meilleure continuité horizontalement que verticalement en raison de la gravité. Si le nombre d’observations le permet (typiquement au moins 50, préférablement 100), on peut chercher à vérifier ce point en calculant le variogramme expérimental dans différentes directions.

On peut ainsi calculer le variogramme selon certaines directions spécifiques :

γ(h,θ)=12N(h,θ)i=1N(h,θ)[Z(xi+h)Z(xi)]2\gamma(h, \theta) = \frac{1}{2N(h, \theta)} \sum_{i=1}^{N(h, \theta)} [Z(x_i + h) - Z(x_i)]^2

où :

En pratique, on s’accorde une tolérance sur hh et sur θ\theta afin d’avoir suffisamment de paires pour chaque hh et chaque θ\theta. Pour chacune des classes ainsi formées, on calcule la distance moyenne séparant les extrémités des paires (abscisse) et on évalue le variogramme expérimental pour chaque classe. On obtient donc une série de points expérimentaux auxquels on cherche à ajuster un modèle (i.e. expression analytique) permettant de déduire la covariance entre deux points quelconque en fonction de leur espacement géographique (et, éventuellement, de la direction qu’ils définissent). Une fois le modèle adopté, toute la suite des calculs se fait avec les valeurs obtenues du modèle et non avec les valeurs expérimentales.

Nuée variographique

En géostatistique intrinsèque, la nuée variographique est un nuage de points représentant la variabilité des données en fonction de leur distance hh. Il s’agit d’un autre moyen de représenter nos données pour le calcul du variogramme expérimental.

Pour un jeu de données de la variable ZZ aux emplacements x1,,xnx_1, \ldots, x_n, la nuée variographique est constituée des points dont :

Cette représentation graphique illustre toutes les contributions individuelles au calcul du variogramme expérimental. Lorsqu’on choisit une tolérance sur la distance, on forme des classes (ou bins) d’une certaine largeur. On sélectionne alors tous les points du nuage appartenant à cette classe, et en calculant leur moyenne, on obtient la valeur du variogramme expérimental pour cette classe. La distance représentative de la classe correspond au centre de gravité du nuage des points pour cette classe.

On peut visualiser la nuée variographique sous forme de nuage de points. La Fig. 1 présente plusieurs nuée variographique en fonction de la largeur de la tolérence sur la distance. On peut identifier notre variogramme expérimentale (courbe noir), le modèele théorique (courbe rouge) et la nuée de point.

Nuée variographique pour des bin de 5 m

(a)Nuée variographique pour des bin de 5 m

Nuée variographique pour des bin de 10 m

(b)Nuée variographique pour des bin de 10 m

Nuée variographique pour des bin de 50 m

(c)Nuée variographique pour des bin de 50 m

Exemple numérique

Exemple directionnel simple 2D

Soit une matrice de données 3×33 \times 3 :

[3657224NaN0]\begin{bmatrix} 3 & 6 & 5 \\ 7 & 2 & 2 \\ 4 & \text{NaN} & 0 \end{bmatrix}

La distance entre deux éléments consécutifs, horizontalement ou verticalement, est de 1 m. La valeur NaN indique une donnée manquante.

Nous cherchons à calculer le variogramme expérimental dans la direction horizontale pour une distance de 1 m. La première étape revient à identifier les paires de points respectant ces contraintes. Ainsi, on considère les paires de points alignés horizontalement : (3,6)(3, 6), (6,5)(6, 5), (7,2)(7, 2), (2,2)(2, 2) pour un nombre de paires : N(hh=1)=4N(h_h = 1) = 4. Le variogramme expérimental est alors :

γ(1)=12N(1)[Z(x+h)Z(x)]2=18[(36)2+(65)2+(72)2+(22)2]=18[9+1+25+0]=4.375\gamma(1) = \frac{1}{2 N(1)} \sum [Z(x + h) - Z(x)]^2 = \frac{1}{8}[(3 - 6)^2 + (6 - 5)^2 + (7 - 2)^2 + (2 - 2)^2] = \frac{1}{8}[9 + 1 + 25 + 0] = 4.375

Pour h=2h = 2, nous avons les paires de points suivantes : (3,5)(3, 5), (7,2)(7, 2) et (4,0)(4, 0), pour un total de nombre de paires : N(h=2)=3N(h = 2) = 3. Le variogramme expérimental est alors :

γ(2)=16[(35)2+(72)2+(40)2]=16[4+25+16]=7.5\gamma(2) = \frac{1}{6}[(3 - 5)^2 + (7 - 2)^2 + (4 - 0)^2] = \frac{1}{6}[4 + 25 + 16] = 7.5
hhγ(h)\gamma(h)N(h)N(h)
14.3754
27.53

Pour la direction verticale avec h=1h = 1, nous avons les paires suivantes : (3,7)(3, 7), (6,2)(6, 2), (5,2)(5, 2), (7,4)(7, 4) et (2,0)(2, 0) pour N(h=1)=5N(h=1) = 5. Le variogramme expérimental pour cette classe est alors :

γ(1)=110[(37)2+(62)2+(52)2+(74)2+(20)2]=110[16+16+9+9+4]=5.4\gamma(1) = \frac{1}{10}[(3 - 7)^2 + (6 - 2)^2 + (5 - 2)^2 + (7 - 4)^2 + (2 - 0)^2] = \frac{1}{10}[16 + 16 + 9 + 9 + 4] = 5.4

De même, pour h=2h=2, nous avons les paires : (3,4)(3, 4) et (5,0)(5, 0) pour N(h=2)=2N(h=2) = 2 et la valeur suivante pour le variogramme expérimental :

γ(2)=14[(34)2+(50)2]=14[1+25]=6.5\gamma(2) = \frac{1}{4}[(3 - 4)^2 + (5 - 0)^2] = \frac{1}{4}[1 + 25] = 6.5
hhγ(h)\gamma(h)N(h)N(h)
15.45
26.52

Il est aussi possible de calculer le variogramme pour une direction diagonale à 45°, ce qui donne les paires diagonales (distance 21.41\sqrt{2} \approx 1.41) suivantes : (3,2)(3, 2), (6,2)(6, 2) et (2,0)(2, 0) pour N(h1.41)=3N(h \approx 1.41) = 3 et la valeur de variogramme expérimentale suivante :

γ(1.41)=16[(32)2+(62)2+(20)2]=16[1+16+4]=3.5\gamma(1.41) = \frac{1}{6}[(3 - 2)^2 + (6 - 2)^2 + (2 - 0)^2] = \frac{1}{6}[1 + 16 + 4] = 3.5

Pour h2.82h \approx 2.82 (deux pas diagonaux), nous avons une paire : (3,0)(3, 0) pour la valeur de variogramme expérimentale suivante :

γ(2.82)=12(30)2=12(9)=4.5\gamma(2.82) = \frac{1}{2}(3 - 0)^2 = \frac{1}{2}(9) = 4.5
hhγ(h)\gamma(h)N(h)N(h)
1.413.53
2.824.51

Exemple 1D : Comparaison de deux séries

Soient les deux séries suivantes :

Ces deux séries ont la même moyenne et la même variance, mais leur structure spatiale est différente. La première série est plus continue que la seconde, car les valeurs de son variogramme augmentent de manière plus graduelle avec la distance. En comparaison, la seconde série présente des valeurs de variogramme très proches les unes des autres, ce qui suggère une absence de structure spatiale claire.

Leurs variogrammes :

hhγ(h)\gamma(h) - Série 1γ(h)\gamma(h) - Série 2
10.51.25
21.61.2
32.51.13